Autriche, en randonnée dans les montagnes du Tyrol. A l’issue d’une charmante mais éprouvante montée, se dresse une imposante bâtisse en forme de chalet. C’est une des nombreuses Hütte, ces refuges typiques des montagnes autrichiennes. J’avais découvert ces endroits remarquables, il y a 5 ans lors d’un précédent séjour. Leurs délicieuses spécialités locales sont avec le paysage l’ultime récompense du marcheur affamé. L’invention de la Hütte relève du génie. Au même titre que la musique de Mozart, la Hütte est à mettre au crédit de l’Autriche dans son apport à la civilisation universelle. Mais un danger semble aujourd’hui les guetter.
APRÈS UNE DURE MONTÉE, LA RÉCOMPENSE DE LA HÜTTE
J’aime beaucoup la randonnée mais avec une certaine modération. Vous n’en serez pas surpris si vous avez lu mes articles sur le running. La perspective de la pause à venir dans un cadre exceptionnel est un élément important dans ma motivation pour continuer à monter. Je ne suis pas encore vraiment prêt pour le Mont Blanc. Côté paysage, le Tyrol est une région magnifique, vous ne serez pas déçus. Nous y étions cet été au frais à l’abri de la canicule. Et puis il y a les Hütte. Elles proposent au randonneur, qui l’a bien mérité, une nourriture traditionnelle copieuse, rustique, de qualité mais surtout copieuse. Il est fortement déconseillé aux vegans de s’arrêter dans les Hütte.
Vous avez déjà l’estomac bien plein après une Bratwurst accompagnée de Spätzle (les pâtes locales) quand arrive enfin en dessert le fameux Kaiserschmarrn (littéralement les Schmarren de l’empereur). Ce plat mérite bien son nom impérial tant il est la synthèse réussie entre l’omelette et la crêpe, garni au choix de pommes, de mirabelles ou des succulentes myrtilles de la montagne. Wikipedia vous en raconte l’histoire de manière détaillée et croustillante. Vous repartirez ensuite avec enthousiasme à l’assaut de la montagne, le ventre plein et heureux, désormais habité par l’impérieuse nécessité d’éliminer les Kaisercalories provenant du Kaiserschmarrn.
LES DÉLICIEUSES SPÉCIALITÉS AUTRICHIENNES
La Hütte Marienberg était désormais en ligne de mire. Je gardais un souvenir ému des Knödel mit Sauerkraut suivis d’un Zwetscken Streusel (version autrichienne du crumble à la quetsche) que j’y avais dégustés, il y a 5 ans. Allez courage encore 200 mètres. Je me souvenais de la formule magique : 1 Knödel 8.90€, 2 Knödel 9.90€. La serveuse en costume traditionnel nous avait regardé avec un air indigné quand nous lui avions demandé si les Knödel étaient plus petits dans le plat à 9.90€. A l’entrée, je redécouvrais avec joie la petite fontaine en bois d’où coule la pure eau des montagnes permettant….de garder au frais le stock de bière (voir photo ci-dessous). Je vous l’avais bien dit qu’il y a du génie dans les Hütte!!!
J’avais hâte de m’y attabler de nouveau. Dès l’arrivée, je me précipitais sur la carte. Déception : les Knödel ont disparu du menu remplacés par des pizzas et des burgers. En 5 ans, les Hütte se sont mondialisées. Les plats se sont sophistiqués mais sont plutôt moins bons, me confirment mes amis autrichiens. Dans 5 ans, nous pourrions si nous n’y prenons garde, nous retrouver avec des MacHütte.
Les Hütte sont en danger mais il n’est pas trop tard pour les sauver. J’en appelle donc solennellement à l’UNESCO : SAUVONS LES HÜTTE ET LEURS KNÖDEL, inscrivons les au patrimoine mondial de l’Humanité.
J’aime beaucoup votre « papier », mais pourquoi n’avoir pas observer la règle du pluriel dans votre titre : amour, délice et orgue changent de genre au pluriel. Donc il faudrait lire « les délices autrichiennes ». Pourquoi par ailleurs laisser Hütte sous sa forme au singulier, alors que vous en parlez au pluriel, par conséquent Hütten.
Ce sont des détails qui ne remettent pas en cause l’intérêt de ce que vous écrivez.
J’ignorais que délice au pluriel devenait féminin. Merci de votre commentaire qui m’aura appris une étonnante particularité de notre belle langue.